Ne vous demandez pas pourquoi vous êtes libres
mais en vue de quoi affirmait déjà Nietzsche ; la formule est pertinente.
Reste que la question est débattue de manière nouvelle avec les travaux de la
neuroscience car il se pourrait que la liberté soit un leurre.
Peut-on encore y croire décemment ? La
science déterministe le conteste et le fait savoir à travers de nombreuses
expériences relayées de manière univoque par les médias. Ainsi nous apprend-on
que l’amour d’un couple ne dure que trois ans. Nous serions tout au plus des
animaux spirituels conditionnés par leur nature biologique. D’autres
expériences font état de notre liberté illusoire. Nous n’aurions en réalité
aucun libre arbitre. Les expériences menées en neuroscience par Benjamin Libbet
et reprises depuis en s’appuyant sur l’imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle (IRMf) montrent que notre cerveau prendrait les décisions dans un
laps de temps de 200 à 350 millisecondes avant que nous en ayons conscience. De
là à dire que notre sentiment de libre choix est une illusion, il n’y a qu’un
pas, que plusieurs neurobiologistes n’hésitent plus à franchir. Mais cela
sonnerait le glas de l’idée de la liberté humaine, et avec elle celui de la
responsabilité individuelle. Nous aurions alors à revoir notamment tout notre
système judiciaire. Faut-il franchir le pas et s’accommoder d’un état de
fait ? Ces expériences sont-elles suffisamment fiables ? Elles le
sont, n’en doutons pas, mais comme souvent en science, c’est l’étroitesse du
champ exploratoire qui fait problème. Nous avons bien, en vérité, un mécanisme
inconscient d’ajustement au monde, une sorte de programme autonome qui nous
permet de nous adapter à la réalité en évitant ce qui pourrait nous faire
souffrir, nous mener à l’échec ou nous empêcher toute possibilité de fuite. Là,
les décisions sont prises dans une sorte d’arc réflexe ; des suggestions
nous sont proposées par notre cerveau ; en mode automatique, nous les
suivons largement, ce qui n’empêche pas de les mettre en cause ni de faire un
autre choix quand l’adaptation à la réalité est plus complexe, quand il nous
faut réfléchir face à des enjeux éthiques par exemple. Nier cette réalité,
reviendrait à définir le cerveau comme un ordinateur autonome-évolutif qui
déciderait à notre place de tout à partir de nos expériences passées.
« Mais cette conclusion n’est pas satisfaisante. Parce que la créativité
de nos dialogues intérieurs, l’irruption d’intuitions fulgurantes, de ressources
insoupçonnées, de sentiments saisissants, voire de prémonitions ne proviennent
pas de nos acquis et, surtout, comment pourrait-on affirmer que cette petite
masse de matière grise aurait une capacité aussi élaborée de décision ? Dire «
c’est le cerveau qui décide » reviendrait à dire qu’un ordinateur, capable
aujourd’hui d'accumuler plus de données que le cerveau humain, saurait faire
preuve de la créativité que nous exprimons à chaque instant. Cette
interprétation n’est pas convaincante. Même pour la Science (Thierry Vissac -
mai 2012 in http://www.istenqs.org). » À cela, il faut encore ajouter
l’énigme de la loi morale et de l’altruisme. Les explications évolutionnistes
de types darwiniennes ne sont guère convaincantes car ces comportements avérés
ne sont pas de type donnant-donnant et viennent contredire nos automatismes
instinctifs. Pourtant, nous ressentons la motivation à pratiquer ce type
d’amour malgré notre propension à ne pas écouter la voix intérieure de notre
instinct de survie, de notre conditionnement ou celle encore de notre intérêt
immédiat. L’altruisme, très souvent, n’est-il pas un comportement ignorant les
risques et dangers de mort ?
La liberté a toujours été exaltée, exagérée ou
totalement relativisée, voire niée. La psychanalyse y a contribué avec sa
vision mécaniste des instances de la psyché (le ça, le moi et le surmoi)
sensées nous gouverner inconsciemment (CF. le soupçon). Les religions du Livre
ont défendu la providence, la prédestination, en tous les cas la nécessité de
se soumettre et d s’en remettre à la volonté divine. Le marxisme dénonçait
notre chosification et notre rapport aliéné au capitalisme en prônant la lutte
des classes et la révolution mondiale par la dictature éclairée du prolétariat.
Quant à l’idéologie marchande elle nous invite à la consommation à outrance parce
que nous le valons bien ! Le summum de la liberté est soi-disant de pouvoir faire
comme on veut, ce qu’on veut, quand on veut avec qui on veut !
Notre histoire humaine témoigne des progrès accomplis:
Pour que le plus humain de l’humain
puisse s’exprimer vraiment, il lui faudra pouvoir bénéficier des libertés
fondamentales. On peut distinguer différentes catégories. Les droits
inhérents à la personne humaine : ils sont pour la plupart établis par la
Déclaration de 1789. Il s’agit de l’égalité, de la liberté, de la propriété,
de la sûreté et de la résistance à l’oppression. Du principe d’égalité
découlent, par exemple, le suffrage universel, l’égalité des sexes, mais
aussi l’égalité devant la loi, l’emploi, l’impôt, la justice, l’accès à la
culture. |
Le principe de liberté induit
l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion,
de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève. |
Le droit de propriété implique la
liberté de disposer de ses biens et d’entreprendre. |
Le droit à la sûreté justifie
l’interdiction de tout arbitraire, la présomption d’innocence, le respect des
droits de la défense, la protection de la liberté individuelle par la
justice. |
Les droits sociaux, c’est-à-dire les
prestations à la charge de la collectivité : on peut citer le droit à
l’emploi, à la protection de la santé, à la gratuité de l’enseignement
public. |
Les droits dits "de troisième génération" énoncés dans la Charte de l’environnement qui affirme le droit de chacun de "vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé" et qui consacre la notion de développement durable et le principe de précaution. |